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J’ai une nouvelle fille dans ma vie
(Jean-François Lessard)
A m’tient réveillé toute la nuit / Je l’embrasse partout sur le corps / Je lui pardonne pour cette fois-ci / Encore! / / Comment apprécier parfaitement / L’infiniment parfait instant? / Qu’est-ce que j’ai fait toutes ces années / Pour y arriver? / / J’ai une nouvelle fille dans ma vie / Elle est nue dans la chambre d’amis / Et ma blonde n’est pas là / Tant mieux pour moi / / Car c’est une chose inconcevable / Que d’avoir deux femmes dans sa vie / De c’t’excitation trop palpable / Mon cœur se rassasie / / La bouche ouverte comme en promesse / De mon doux baiser sur ses fesses / Elle me tend ses bras amoureux / Pas trop sûrs d’eux / / J’ai une nouvelle fille dans ma vie / Elle est nue dans la chambre d’amis / Et ma blonde n’est pas là / Tant mieux pour moi / / L’humeur changeante comme le temps sur / Sa peau pâlotte de neige d’automne / Elle est la plus belle dictature / Sur ma pomme / / Y a d’ces servitudes dont un homme / Ne veut jamais se départir / On s’construit mutuellement comme / Nos propres souvenirs / / J’ai une nouvelle fille dans ma vie / Elle est nue dans la chambre d’amis / Et ma blonde n’est pas là / Tant mieux pour moi / / Ma blonde ne la délogera pas / Mais tantôt quand elle reviendra / Je me demande quelle tête a’ f’ra / Quand a la verra dans mes bras / / Parc’que j’peux pas faire autrement / Que de les aimer toutes les deux / Je n’y crois pas et puis pourtant / Je suis heureux / / Et j’aime ma blonde et j’aime cette fille / Choisir ne serait pas sérieux / Car c’est ma blonde / Et c’est ma fille / / J’ai une nouvelle fille dans ma vie / Elle est nue dans la chambre d’amis / Et ma blonde l’aime aussi / Tant mieux pour moi
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2. |
Pas payés pour ça
03:33
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Pas payés pour ça
(Jean-François Lessard)
On a tout’ des rêveries hivernales / Des ambitions de bord de mer / Des cynismes construits par le froid / Mais on est tout’ l’exotisme de quelqu’un d’autre / Pis on n’est pas payés pour ça / / On a tout’ une conscience nationale / Des illusions d’pouvoir tout faire / Des cynismes construits par la loi / Mais on est tout’ l’électeur de quelqu’un d’autre / Pis on n’est pas payés pour ça / / Paraît qu’y a des façons d’rêver / Qui s’achètent même avec VISA / Demande-moi pas d’payer pour ça / Demande-moi pas d’payer pour ça / / On a tout’ des maladies mentales / Des profusions imaginaires / Des cynismes construits par effroi / Mais on est tout’ le thérapeute de quelqu’un d’autre / Pis on n’est pas payés pour ça / / On a tout’ des parties animales / Des p’tites pulsions souvent primaires / Des cynismes construits par la foi / Mais on est tout’ le fantasme de quelqu’un d’autre / Même si souvent on l’connaît pas / On n’est quand même pas payés pour ça / / Paraît qu’y a des façons d’aimer / Qui s’achètent même avec VISA / Demande-moi pas d’payer pour ça / Demande-moi pas d’payer pour ça / / On a tout’ eu une enfance anormale / Des frustrations élémentaires / Des cynismes construits par papa / Mais on est tout’ la maman de quelqu’un d’autre / Pis on n’est vraiment pas payés pour ça / / On a tout’ des vies sentimentales / Des amours noyées dans la bière / Des cynismes perdus grâce à toi / Parc’ qu’on est tout’ capable de quelqu’un d’autre / Y a encore des choses qui n’s’achètent pas / Facqu’on va quand même pas payer pour ça… / / Y a encore des choses qui n’s’achètent pas / Pis c’est vraiment très bien comme ça
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M'sieur l'président
04:06
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M’sieur l’président
Y a une crise sociale dans ma tête / Je ne m’en débarrasserai pas / Et pour preuve qu’elle n’est qu’dans ma tête / Le président dit qu’y en n’a pas / / Y a d’la pollution dans ma tête / Je ne m’en débarrasserai pas / Mais ça n’doit être que dans ma tête / Le président ne s’en fait pas / / Y a des indigents dans ma tête / Je ne m’en débarrasserai pas / J’suis l’seul à subir leurs complaintes / Le président n’les entend pas / / Même si dans ma tête ça fait mal / J’vous fais confiance m’sieur l’président / Car si mon cerveau est très sale / Vous m’le lavez régulièrement / / J’ai des idées noires dans la tête / Des sans-papiers, des illégales / M’sieur l’président faites-leur la fête / J’veux dans ma tête vot’ loi martiale / / J’ai dans la tête vos coups d’matraque / M’sieur l’président, vous êtes génial / Mon cœur en oublie son attaque / C’est pour mon bien qu’vous m’faites du mal / / Même si dans ma tête c’est lugubre / J’vous fais confiance m’sieur l’président / Car mon cerveau si insalubre / Vous m’le lavez régulièrement / / J’ai des maladies dans ma tête / Je prends sur moi, je n’m’en plains pas / C’est mon effort pour votre guerre / Contre ceux qui vivent su’ l’bras d’l’État / / Désormais j’vais plus travailler / Comme vous l’voulez m’sieur l’président / Fini de lire, vivre ou penser / J’suis bien assez intelligent / / Mais dans ma tête j’ai toujours mal / J’vous fais confiance m’sieur l’président / Car si mon cerveau est très sale / Vous m’le lavez si gentiment / / J’vous fais confiance m’sieur l’président / Car dans ma tête où j’ai très mal / Dans mon cerveau bien tranquillement / J’attends vot’ solution finale
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4. |
Toronto
03:12
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Toronto
(Jean-François Lessard)
Ce devait être un dimanche si beau / Ça devait être un dimanche si bien / Mais voilà-ti pas que le Canadien / Se fait torcher par Toronto / Torcher par Toronto / / Dur de se faire planter un dimanche / Comme le souligne le commentaire / Notre défense n’est pas étanche / Et comme une croix supplémentaire / Il y a leurs placages de mammouth / Qui mettent nos Glorieux en déroute / Nos joueurs n’ont tellement pas l’air fier / Que nos bras meurtris ne portent même plus nos bières / Plus nos bières / / Ce devait être un dimanche si bien / Mais aussi un dimanche si beau / Et voilà qu’un vent frisquet malsain / Souffle encore de Toronto
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5. |
Tout se paie
04:16
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Tout se paie
(Jean-François Lessard)
Tout se paie / Tout se monnaie / Mais avec quoi / Comment / Pour qui / / Les bonjours excitants / Les serments effrayants / Mes propos malheureux / La violence de tes yeux / / Le compte de téléphone / Et du temps pour personne / Toutes mes crises impensables / Et ces beaux draps inévitables / / Tout se paie / Tout se monnaie / Mais avec quoi / Comment / Pour qui / / Le passage à tabac / De mes idées de coup d’État / Du cœur en guerre civile / Au quotidien qui m’horripile / / Les passions névrosées / La ferveur oubliée / Les convictions bâclées / Me reconnaître défiguré / / Tranquillité d’esprit / Et commande d’épicerie / La pelouse que l’on peut / Quand on peut, on veut / / Tout se paie / Tout se monnaie / Mais avec quoi / Comment / Pour qui / / Les bonheurs qui s’achètent / Les humeurs qu’on répète / Quelle différence ça peut bien faire / / On ira en auto / Pleurer sur le nouveau / Pavé d’l’enfer / / Tout se paie… / / Je fuis ce que tu veux / Tu veux ce que je peux / Pourtant c’est quand tu veux / Je suis ce que je peux / / La peur d’une catastrophe / Mes humeurs polymorphes / Tâter nos vieux terrains / Et nous jouer un tour des reins / / Vendus nos rêves d’enfants / Nos rêves d’adolescents / On tombe sur des photos / Mon Dieu c’qu’on était beaux / / Déclarer qu’on est cons / Tous nus dans le salon / Nous rappeler nos vœux / Naïfs… Mais heureux / / Tout se peut / Tout ce qu’on veut / Mais avec toi / Maintenant / Ici / / Mais avec toi / Maintenant / C’est oui
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6. |
Victor
05:31
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Víctor
(Jean-François Lessard)
Depuis qu’on laisse tomber la nuit / Sur nos cauchemars d’insomniaques / On trouve toujours des liturgies / Des Superman paradisiaques / / Mais on parle trop rarement de ceux / Qui ont su faire de leur vivant / Trembler les riches, trembler les dieux / Que sanctifie l’histoire des grands / / Et quand ta voix de Santiago / Me chante les fantômes du Chili / C’est dans mes veines et dans mes os / Que je sens résonner leurs vies / / C’est pas une fable, c’est pas un conte / C’est une histoire pour mes enfants / Afin qu’ils sachent qu’un vrai héros / Ça peut n’avoir comme arme qu’un tour de chant / / Un onze septembre que l’oncle Sam / A oublié depuis longtemps / On t’a menotté pour un drame / Blindé contre les sentiments / / Car y a les gens, les ordinaires / Et tous les rêves qu’ils ont dans le cœur / Puis viennent l’argent, les militaires / Et tout c’qu’ils ont de dictateurs / / C’est pas une fable, c’est pas un conte / C’est une histoire pour mes enfants / Afin qu’ils sachent qu’un vrai héros / Ça peut n’avoir comme arme qu’un tour de chant / / Ils t’ont installé dans un stade / Comme si c’était pour un spectacle / Devant tes six mille camarades / Le souffle court, prêts au massacre / / On n’écrit pas tous bien notre vie / Et trop rarement devant la mort / Un refrain fut si bien choisi / Comme tu as su le faire Víctor / /
"On a amené Víctor au milieu du stade et on lui a ordonné de mettre les mains sur une table. Dans celles de l’officier, y avait une hache. D’un coup sec, il a coupé les doigts de la main gauche, puis d’un autre coup, ceux de la main droite. Le corps de Víctor s’est écroulé. Le hurlement des 6 000 prisonniers a retenti dans le stade. L’officier s’est précipité sur lui en criant : « Chante maintenant pour ta puta madre », et il a continué à le rouer de coups. Tout d’un coup Víctor s’est levé et il s’est dirigé vers les gradins. Puis on l’a entendu dire à la foule : « On va faire plaisir au commandante. » Levant ses mains dégoulinantes de sang, d’une voix brisée, il a commencé à chanter l’hymne de l’Unité populaire, que tout le monde a repris en chœur. C’en était trop pour les militaires ; on a tiré une rafale et Víctor s’est plié en avant. D’autres rafales se sont fait entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec lui. Il y a eu un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Víctor ne les entendait plus. Il était mort. " *
/ / C’est pas une fable, c’est pas un conte / C’est une histoire pour mes enfants / Afin qu’ils sachent qu’un vrai héros / Ça peut n’avoir comme arme qu’un tour de chant
* Entre guillemets : traduction libre d'un poème de Manuel Cabezas
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7. |
L'univers des possibles
03:43
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L’univers des possibles
(Jean-François Lessard)
J’ai le tympan sensible / L’assurance fragile / L’humeur imprévisible / La pompe à sentiments fébrile / / J’ai le verbe intégriste / L’apostrophe maladroite / Je tâcherai de demeurer artiste / Pour justifier tout ça / / C’est pas facile de toujours bien chanter tout l’temps / De reconnaître qu’au contraire d’avant / Je ne me vois plus « en haut de l’affiche » / En fait, je n’me vois plus du tout / / Mais en moi ça rugit, et ça bouille, et ça gronde, ça vrombit / Et ça chante une foule de mélodies / J’ai envie d’cracher mes tripes / De jouir d’l’univers des possibles / De m’dire que oui, la vie est belle / Même si des fois elle est poubelle / / Avec ma guitare et vous / Qui êtes venus me voir ce soir / Je pleurerai sur votre épaule / Je gueulerai contre l’exploitation / Vous verrez toute ma dentition / Et si vous penchez trop à droite, faites attention : / Je mords! / / Y a des jeunes, y a des sourds, / Des aveugles, des menteurs / Surtout de pauvres naïfs qui croient / En leurs rêves / / Oui mais moi, clairvoyant / Malappris, j’ai compris / Qu’les projets d’vie c’est bon pour les riches / Qu’c’est bon pour les riches / / C’est pas drôle de n’pas croire pouvoir changer l’monde / De déconnaître qu’au contraire d’avant / J’suis plus cynique que militant / En fait, je n’suis plus rien du tout / / Sauf qu’en moi ça rugit, et ça bouille, et ça gronde, ça vrombit / Et ça chante une foule de mélodies / J’ai envie d’cracher mes tripes / De jouir d’l’univers des possibles / De m’dire que oui, la vie est belle / Même si des fois elle est poubelle / / Changer l’monde pour quelques heures / Avec vous qui l’voulez bien / Changer l‘monde pour du bonheur / Pis se mettre à y croire juste parce que ça fait du bien / Je pleurerai sur votre épaule / Je gueulerai contre les mauvais cons / Vous boirez tous mes postillons / Et si vous vous prenez pour des stars, faites attention : / Je chante! / / Car en moi ça rugit, et ça bouille, et ça gronde, ça vrombit / Et ça chante une foule de mélodies / J’ai envie d’cracher mes tripes / De jouir d’l’univers des possibles / De dire que oui, la vie est belle / Même si des fois elle est poubelle / / Avec ma guitare et vous / Qui êtes venus me voir ce soir / Je pleurerai… / Je gueulerai… / Vous verrez tout… / Et si vous me prenez au sérieux, faites attention : / Je ris! / /
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8. |
Mes droits
03:08
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Mes droits
(Jean-François Lessard)
J’ai le droit de vivre gentil / Devenir naïf à me croire bien / Ou de jouer au poète maudit / Me complaire à me voir en chien / / J’ai même le droit de dire merci / Lorsque mon maître vient m’enculer / Ou de jouer les travestis / Aux émotions galvanisées / / J’ai le droit d’avoir des principes / La chance de bien les oublier / Avoir des rêves qui viennent en kits / Faute de temps pour les désirer / / J’ai le droit de gâcher ma vie / Et le loisir de la pleurer / J’ai mes droits… « Puis tes devoirs? » / Ben ça maman, j’les f’rai plus tard! / / J’ai le droit d’avoir des projets / Autant que j’aurai de dollars / J’ai le droit d’avoir des dollars / Dépendant des projets que j’ai / / J’ai collectionné droit sur droit / À ne plus quoi savoir en faire / J’ai tellement de droits adroits / Que j’ai la gauche qui traîne à terre / / Je me mérite l’été fini / Un bon rabais sur mes souliers / Même les Chinois peuvent vivre aussi / Tant que rien ne me sera privé / / J’ai le droit de gâcher leur vies / Et le loisir de les acheter / J’ai mes droits… « Pis tes devoirs? » / Ben ça maman, j’les f’rai plus tard! / / J’ai le droit de me foutre de tout / Tant que la loi me fait pas chier / J’ai des droits à m’en rendre fou / J’ai le droit de tout faire crever / / J’ai cumulé assez de droits / Pour assécher cent mille rivières / J’ai abusé maladroitement / Du droit de remuer ciel et terre / / Bientôt j’irai pour assister / Au déclin de l’Humanité / De Mère Nature, du fils ingrat / Voir qui des deux r’prendra ses droits / / J’ai le droit de gâcher la vie / Plus d’autre choix que m’enterrer / J’ai mes droits… Puis des devoirs… / « Ben là mon gars, trop tard! »
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9. |
Pauvres chiens (intro)
00:56
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10. |
Pauvres chiens
04:07
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Pauvres chiens
(Jean-François Lessard)
Ils sortent toujours la tête pleine / Du ventre d’une fac de science po / Pour conseiller quelque bedaine / Élue pour un bilan zéro / / Ces conseillers s’ront conseillés / Pour être él’vés comme des fruits mûrs / Près des puissants qui tordent les purs / Pour en faire d’la purée / / Alors, ils se laisseront choir / Ou ils mangeront la purée / S’ront fascinés par le pouvoir / Et n’pourront plus s’en détacher / / Ils séduiront comme ils le peuvent / Ou ils séduiront ceux qui l’peuvent / Ils le feront comme faire-valoir / Et l’f’ront valoir comme député / / Politicien / Ce n’est souvent qu’une AMBITION / Nous, pauvres chiens / On vote toujours comme des crayons / / Y a de ces écoles de la vie / Où l’on ne finit plus d’apprendre / La séduction, le daïquiri / Comment s’impliquer pour surprendre / / Un gros monstre naît / Aussi facilement qu’un enfant / Décisions au sommet / Quelques principes et manque de temps / / Y a toujours un détail / Qui nous échappe quand on est grand / Une virgule se trompe dans un bail / Et on massacre des tas de gens / / La bonne idée d’vient un commerce, / Un grand empire, une carapace / Contre la vue de la misère / Qu’un don de charité efface / / Bon businessman / Ce n’est souvent qu’une IMPRESSION / Nous, pauvres chiens / On est toujours leurs p’tits champions / / Y en n’a pas un qui ne vaille pas / La peine qu’on s’arrête à son cas / Anciens gauchistes convaincus / Leur culotte n’dépasse vraiment plus / / Ils sont les plus grands collabos / De l’ordre établi qui existe / Sous prétexte qu’ils sont impartiaux / C’est le changement qu’ils honnissent / / Ils traiteront toujours de tout / Restant les spécialistes de rien / Ils sont les appendices malades / D’un organisme politicien / / C’est leur chèque de paye qu’ils épousent / Jamais le pourquoi du comment / Rapport de faits et bill de news / C’est pas d’l’info, c’t’un show qu’on vend / / Bon journaliste / Ce n’est souvent qu’une INTENTION / Nous, pauvres chiens / On avale tout sous perfusion / / Par lubie ou par conviction / Y veulent revêtir l’uniforme / Y sont bourrés d’bonnes intentions / Qu’ils se répét’ront pour la forme / / On n’dort bien que dans l’habitude ? / Alors, habituons-les aux ordres ! / Ils s’en feront des certitudes / Alambiquées pour pas démordre / / La justice sera leur grande soeur / Le criminel s’ra toujours noir / Le militant agitateur / L’esprit prend des chemins bizarres / / Ils s’ront les chiens d’garde de la loi / Parfois comme leur père, leur grand-père / Mais ils taperont toujours leur frère / Si on leur en donne l’ordre une fois / / Corps policier / Ce n’est souvent qu’une ÉRECTION / Nous, pauvres chiennes / On a toujours peur comme des cons / / Quand l’AMBITION vit d’ÉRECTION / Que l’INTENTION joue d’IMPRESSION / Y a plus de place que pour ego / Myosotis et coquelicots / / On lève des monuments aux morts / Et on laisse moisir les vivants / Si la plèbe a tellement trop tort / C’est peut-être qu’elle croit les puissants? / / Qu’elle se terre, qu’elle se gèle / Qu’elle célèbre ce qu’elle peut / Plus rien de trop beau n’l’interpelle / Elle gard’ra la famille qu’elle peut / / Quand l’AMBITION vit d’ÉRECTION / Que l’INTENTION joue d’IMPRESSION / Plus de projets, plus de lendemains / Chacun ses peurs et son lopin / / La vérité / Ce n’est qu’un flou qui n’rime à rien / Nous, pauvres fous / On n’croit toujours que comme des chiens / / La liberté / Ce n’est qu’un rêve qui n’rime à rien / Nous, pauvres fous / On n’rêve toujours que comme des chiens
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11. |
Sans qu'il s'en passe
06:16
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Sans qu’il s’en passe
(Jean-François Lessard)
À force de toujours s’dire qu’on peine / On vient à croire que c’est juste ça / Pis que ça vaudra pas la peine / De vivre ailleurs si c’est juste ça / / Ça fait ben cent ans que j’les vois / Vieillissant tristes et pathétiques / Ça fait ben cent ans que j’les vois / Se décharner à rester cois / / Cent ans dans la chambre des maîtres / Maîtres de quoi, maîtres comment / Cent ans à pas vouloir renaître / C’est s’entendre perdus à présent / / Je les vois et puis j’y crois pas / Moi qui suis fait pour pas vivre ça / À les regarder si souvent / Pour savoir quoi pas faire comment / / Sans qu’il s’en passe, le refrain vient / J’vous promets qu’ils sont tristes au point / De ne même plus voir la tristesse / Du temps qui passe sans qu’ils s’enlacent / Des jours qui durent sans qu’ils se laissent / Sans qu’il s’en passe… / / Y se vautrent dans l’inconfortable / Pris par les plis d’un ridicule / Qui devient faute d’efforts souhaitables / Un tueur à coup de ridules / / Les v’là qui marchent comme deux croix blanches / Machinalement car c’est dimanche / Resaluer leurs habitudes / Main dans la main en solitudes / / La route qui se sépare fait peur / Rebrousser chemin face au bonheur / Sans bonjour ils croisent leurs vieux rêves / Main dans la main lentement ils crèvent / / Sans qu’il s’en passe, le refrain vient / J’vous promets qu’ils sont tristes au point / De ne même plus voir la tristesse / Du temps qui passe sans qu’ils s’enlacent / Des jours qui durent sans qu’ils se laissent / Sans qu’il s’en passe… / / Elle, / Ses mains se lissent de routines / Ses souv’nirs sont des oubliettes / Ou des albums photos jaunis / Qu’elle a déchirés en cachette / / Lui, / Sa pipe n’est plus qu’un instrument / Pour faire de la fumée sans feu / La blague à tabac est la seule / Qui lui donne de sourire un peu / / Elle l’aurait si bien engueulé / Pour les bruits des gorgées de café / Mais à quoi bon égorger drue / La paix précaire du déjà-vu / / La paix des manies rapiécées / Qui tiennent un monde en équilibre / Sur une pyramide de non-dits / Un bol de céréales de fibres / / Sans qu’il s’en passe, le refrain vient / J’vous promets qu’ils sont tristes au point / De ne même plus voir la tristesse / Du temps qui passe sans qu’ils s’enlacent / Des jours qui durent sans qu’ils se laissent / Sans qu’il s’en passe… / / Un jour on enterrera vivant / Celui des deux qui s’ra resté / Silencieux devant l’trou béant / Des vieilles rages étouffées / / Moi, je regarderai dégoûté / Ce pan de mur assassiné / Sur lequel on aura rien écrit / Sauf pour signer : « Vas savoir qui » / / Je condamnerai comme un bouffon / Qui vit vingt ans pis qui dit non / À tout c‘que j’aurai pas vécu / Et dont j’entendrai pas raison / / Je huerai la génération / Qui m’a fait homme de Cro-Magnon / Avec mes ambitions en poche / J’les imiterai à ma façon / / Sans qu’il s’en passe…
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