Didier nous a tant joué
Les valses et les javas
La rue Saint-Denis dev’nait la Seine,
Le P’tit Bar une péniche
À l’abri des grands froids
On s’est dit : « Pour un an, pourquoi pas? »
On débarque à Paris
À deux dans un taudis
On se trouve bien loin des cartes postales
Montmartre est toujours gris
Plus personne ne sourit
Et c’est encore plus loin d’Montréal
Mais on y était prêt
Je chante l’hiver allègre
Puis on s’dit qu’y aura toujours juillet
Et lorsqu’arrive juillet
Not’ rue pue le vinaigre
Les touristes sont des mouches et les Champs-Élysées sentent le miel
C’est la valse de Paris
Dont tout le monde aurait envie
Et qui n’existe plus ou plus ou moins depuis mille neuf cent j’sais plus quoi
Les vieux y sont perdus
Plus d’enfants dans les rues
Paris-Désillusion pour tous et surtout petits couples pas d’ici
Avec une valse musette
Par Sacha et sa fillette
Dans l’métro, on est loin des guinguettes
Et dans leur cuisinette
Moscou est tout jauni
Sur une carte postale de Youri
À Barbès, y a l’Afrique
Marché noir, marché gris
Seul celui qui empoche est chez lui
Moi j’y passe en vélo
J’aime le bruit et l’odeur
Mais paraît qu’y en a que ça écœure
C’est la valse de Paris
Dont tout le monde aurait envie
Et qui n’existe plus ou plus ou moins depuis mille neuf cent j’sais plus quoi
Les vieux y sont perdus
Plus d’enfants dans les rues
Paris-Désillusion pour trois générations qu’on ne croit pas d’ici
Y a not’ voisin Bernard
Qui est célibataire
C’est pas pour lui faire aimer l’hiver
Il travaille comme un fou
À vivre sur ses trois sous
Pour s’payer des vacances au mois d’août
Et puis Bernard en plus,
Dit qu’y s’prend pas la tête
Le soir, en bas, au Café d’Yvette
Y court après l’boulot, après l’métro
Pour jouer le décontracte à l’apéro
Métro, boulot, apéro, dodo
Métro, boulot, apéro, dodo
À quelques variations près…
La connerie nous rend tous égaux!
C’est la valse de Paris
Dont tout le monde aurait envie
Et qui n’existe plus ou plus ou moins depuis mille neuf cent j’sais plus quoi
Les vieux y sont perdus
Plus d’enfants dans les rues
Paris-Désillusion pour tous et surtout célibataires endurcis
Comment ç’a pu évoluer ainsi ?
Montmartre et Saint-Germain n’ont pas fait de petits
Comment la Ville Lumière a perdu l’feu sacré?
Se mettre à avoir horreur de tous les flons flons
De la valse musette et de l’accordéon
On l’a pris à la lettre,
Mon Dieu, quelle déception!
Brel doit se retourner dans sa bière!
Ma blonde et moi on est
V’nus valser par ici
C’était pas pour jongler jour et nuit
Entre des morts-vivants
Et des cadavres exquis
Tapir dans l’ombre la poésie
Y a des klaxons, des cris
Mais y a aussi des gens
Qui font tout pour qu’ça change aujourd’hui
Ils composent des refrains
Qui remplacent les niaiseries
Qu’on s’invente pour vivre cons comme on vit
Ils espèrent que bientôt
On chante à not’ raison
Que not’ cœur lui fait révolution!
C’est la valse de Paris
Ma blonde et moi on a envie
Qu’elle résonne à nouveau sur les av’nues avant deux mille je sais pas quoi
Avant qu’on soit vieux ou perdus
Que les enfants ne s’en souviennent plus
Paris, remets ta robe et invite Montréal à danser la java!
Et Dakar, Santiago, Marrakech,
La Habana, Varsovie, Bucarest,
Yaoundé, Abidjan, et Addis-Abeba,
Helsinki, Shanghai, et Roma
Et Baghdad, Kaboul, Pyongyang, New York
Singapour, Wellington et Bangkok
Beyrouth, Salvador, Mumbay, Kiev et puis Vienne
Katmandou, Hanoi, Jérusalem…
The Alabama duo's fifth album exults in dusty Americana, showcasing rich vocal harmonies alongside blissful folk instrumentation. Bandcamp New & Notable Mar 31, 2024
More contemplative folk from the Minnesota singer-songwriter, sustained by raw full-band arrangements and philosophical lyrics. Bandcamp New & Notable Mar 28, 2024