À force de toujours s’dire qu’on peine / On vient à croire que c’est juste ça / Pis que ça vaudra pas la peine / De vivre ailleurs si c’est juste ça / / Ça fait ben cent ans que j’les vois / Vieillissant tristes et pathétiques / Ça fait ben cent ans que j’les vois / Se décharner à rester cois / / Cent ans dans la chambre des maîtres / Maîtres de quoi, maîtres comment / Cent ans à pas vouloir renaître / C’est s’entendre perdus à présent / / Je les vois et puis j’y crois pas / Moi qui suis fait pour pas vivre ça / À les regarder si souvent / Pour savoir quoi pas faire comment / / Sans qu’il s’en passe, le refrain vient / J’vous promets qu’ils sont tristes au point / De ne même plus voir la tristesse / Du temps qui passe sans qu’ils s’enlacent / Des jours qui durent sans qu’ils se laissent / Sans qu’il s’en passe… / / Y se vautrent dans l’inconfortable / Pris par les plis d’un ridicule / Qui devient faute d’efforts souhaitables / Un tueur à coup de ridules / / Les v’là qui marchent comme deux croix blanches / Machinalement car c’est dimanche / Resaluer leurs habitudes / Main dans la main en solitudes / / La route qui se sépare fait peur / Rebrousser chemin face au bonheur / Sans bonjour ils croisent leurs vieux rêves / Main dans la main lentement ils crèvent / / Sans qu’il s’en passe, le refrain vient / J’vous promets qu’ils sont tristes au point / De ne même plus voir la tristesse / Du temps qui passe sans qu’ils s’enlacent / Des jours qui durent sans qu’ils se laissent / Sans qu’il s’en passe… / / Elle, / Ses mains se lissent de routines / Ses souv’nirs sont des oubliettes / Ou des albums photos jaunis / Qu’elle a déchirés en cachette / / Lui, / Sa pipe n’est plus qu’un instrument / Pour faire de la fumée sans feu / La blague à tabac est la seule / Qui lui donne de sourire un peu / / Elle l’aurait si bien engueulé / Pour les bruits des gorgées de café / Mais à quoi bon égorger drue / La paix précaire du déjà-vu / / La paix des manies rapiécées / Qui tiennent un monde en équilibre / Sur une pyramide de non-dits / Un bol de céréales de fibres / / Sans qu’il s’en passe, le refrain vient / J’vous promets qu’ils sont tristes au point / De ne même plus voir la tristesse / Du temps qui passe sans qu’ils s’enlacent / Des jours qui durent sans qu’ils se laissent / Sans qu’il s’en passe… / / Un jour on enterrera vivant / Celui des deux qui s’ra resté / Silencieux devant l’trou béant / Des vieilles rages étouffées / / Moi, je regarderai dégoûté / Ce pan de mur assassiné / Sur lequel on aura rien écrit / Sauf pour signer : « Vas savoir qui » / / Je condamnerai comme un bouffon / Qui vit vingt ans pis qui dit non / À tout c‘que j’aurai pas vécu / Et dont j’entendrai pas raison / / Je huerai la génération / Qui m’a fait homme de Cro-Magnon / Avec mes ambitions en poche / J’les imiterai à ma façon / / Sans qu’il s’en passe…
The Alabama duo's fifth album exults in dusty Americana, showcasing rich vocal harmonies alongside blissful folk instrumentation. Bandcamp New & Notable Mar 31, 2024
More contemplative folk from the Minnesota singer-songwriter, sustained by raw full-band arrangements and philosophical lyrics. Bandcamp New & Notable Mar 28, 2024
Irish singer-songwriter Oisin Leech's acoustic folk music is characterized by its muted beauty and intimate, solitary quality. Bandcamp New & Notable Mar 16, 2024