Depuis qu’on laisse tomber la nuit / Sur nos cauchemars d’insomniaques / On trouve toujours des liturgies / Des Superman paradisiaques / / Mais on parle trop rarement de ceux / Qui ont su faire de leur vivant / Trembler les riches, trembler les dieux / Que sanctifie l’histoire des grands / / Et quand ta voix de Santiago / Me chante les fantômes du Chili / C’est dans mes veines et dans mes os / Que je sens résonner leurs vies / / C’est pas une fable, c’est pas un conte / C’est une histoire pour mes enfants / Afin qu’ils sachent qu’un vrai héros / Ça peut n’avoir comme arme qu’un tour de chant / / Un onze septembre que l’oncle Sam / A oublié depuis longtemps / On t’a menotté pour un drame / Blindé contre les sentiments / / Car y a les gens, les ordinaires / Et tous les rêves qu’ils ont dans le cœur / Puis viennent l’argent, les militaires / Et tout c’qu’ils ont de dictateurs / / C’est pas une fable, c’est pas un conte / C’est une histoire pour mes enfants / Afin qu’ils sachent qu’un vrai héros / Ça peut n’avoir comme arme qu’un tour de chant / / Ils t’ont installé dans un stade / Comme si c’était pour un spectacle / Devant tes six mille camarades / Le souffle court, prêts au massacre / / On n’écrit pas tous bien notre vie / Et trop rarement devant la mort / Un refrain fut si bien choisi / Comme tu as su le faire Víctor / /
"On a amené Víctor au milieu du stade et on lui a ordonné de mettre les mains sur une table. Dans celles de l’officier, y avait une hache. D’un coup sec, il a coupé les doigts de la main gauche, puis d’un autre coup, ceux de la main droite. Le corps de Víctor s’est écroulé. Le hurlement des 6 000 prisonniers a retenti dans le stade. L’officier s’est précipité sur lui en criant : « Chante maintenant pour ta puta madre », et il a continué à le rouer de coups. Tout d’un coup Víctor s’est levé et il s’est dirigé vers les gradins. Puis on l’a entendu dire à la foule : « On va faire plaisir au commandante. » Levant ses mains dégoulinantes de sang, d’une voix brisée, il a commencé à chanter l’hymne de l’Unité populaire, que tout le monde a repris en chœur. C’en était trop pour les militaires ; on a tiré une rafale et Víctor s’est plié en avant. D’autres rafales se sont fait entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec lui. Il y a eu un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Víctor ne les entendait plus. Il était mort. " *
/ / C’est pas une fable, c’est pas un conte / C’est une histoire pour mes enfants / Afin qu’ils sachent qu’un vrai héros / Ça peut n’avoir comme arme qu’un tour de chant
* Entre guillemets : traduction libre d'un poème de Manuel Cabezas
The Alabama duo's fifth album exults in dusty Americana, showcasing rich vocal harmonies alongside blissful folk instrumentation. Bandcamp New & Notable Mar 31, 2024
More contemplative folk from the Minnesota singer-songwriter, sustained by raw full-band arrangements and philosophical lyrics. Bandcamp New & Notable Mar 28, 2024
Irish singer-songwriter Oisin Leech's acoustic folk music is characterized by its muted beauty and intimate, solitary quality. Bandcamp New & Notable Mar 16, 2024