1. |
On est à l'air
02:39
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ON EST À L’AIR
Jean-François Lessard .
On est à l’ère technologique
À l’ère d’la désinformation
L’ère des bébelles
L’ère des bibittes
L’ère des belles bittes en plastique
Programmes politiques de guimauve
Artistes putes
Penseurs commandités
Scientifiques privatisés
Nos rues portent les noms
De tortionnaires épiques
Et pique et colégramme
Y bourri bourri ratatam
À l’ère qu’on se donne
Et on ne se donne pas grand’ chance
On est à l’ère de l’effet de serre
Et on s’en fout, ça m’a tout l’air
Qu’on assassine tous nos enfants
Au compte à r’bours des carburants
Rien d’autre n’évolue
Que la fortune des fortunés
L’temps libre c’est de l’argent
Et pis on l’paye en sacrament
Paraît qu’il n’y a plus la solidarité d’antan
Moé, quand j’tais p’tit on m’a appris qu’les étrangers c’t’aient des méchants
J’ai r’connu le M de McDonald
Avant le J de mon prénom
Pour avoir l’air civilisé
J’ai dû apprendre à faire le con
On m’a dit qui fallait s’torcher
En s’passant des forêts dans l’cul
Après ça on se d’mande où y sont rendues
Viens t’en mon frère
On va dévierger l’ère du temps
Question de s’foutre des gens prospères
On va s’fumer une perte de temps
Comme tout le monde
Comme tout le monde
On va devenir originaux
Parler de c’qu’on attend d’la vie
Et puis l’attendre, et puis l’attendre
On est à l’air des sans-surprises
Des sans-chemises, des sans-avenirs
Des sans-abris, des sans abris…
…tempo. Bingo! Gros-lot!
Pourquoi pas s’payer un garage
Un véhicule sport pour déplacer
La graisse des gros, des gros lolos
Pis celle de leurs marmots
On est à l’ère où l’on sait tout
Sauf quoi faire de c’qu’on sait, c’est fou!
Pour révolutionner le monde
Y a pas d’secret
Y faut faire la révolution!
Y a pas d’omelettes sans casser d’œufs
Et vu le nombre de coquilles vides
Va falloir en casser en masse!
J’ai trouvé comment changer le monde
Et j’aimerais bien vous dire comment
Mais j’ai pas l’temps
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2. |
Utopia
04:09
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UTOPIA
L’État n’enseigne pas à être une bonne personne
Mais il sait reconnaître toutes les mauvaises personnes
On te fera payer dix ans pour une erreur
Résultant de vingt ans d’éducation d’malheur
Qui est derrière les barreaux?
Qui est derrière les bourreaux?
Qui est derrière les barreaux?
Qui est derrière le Barreau?
Et dans une cellule grise
Un prisonnier pleure sans comprendre
Ce dont il est le fruit
Sa liberté acquise
Il rêvera sans rien attendre
Qu’un paradis…
À Utopia, y a pas de problème…
On s’est mariés parce qu’on s’aimait tellement beaucoup
On a divorcé parce qu’on n’s’aimait plus du tout
On n’voulait pas s’casser les pieds, on n’voulait pas s’casser la tête
On n’voulait tellement rien casser qu’on n’s’est rien construit d’honnête
Qui s’est marié pour la vie?
Qui savait c’qu’était la vie?
Qui s’est marié pour la vie?
Qui savait c’qu’était la vie?
Et dans une maison grise
Un homme, une femme pleurent sans comprendre
Ce dont ils sont les fruits
La scène des valises
Puis rêveront sans rien attendre
Qu’un paradis…
À Utopia, y a pas de problème…
Celui qui naît et ne sait pas
Celle qui n’est pas et ne sait pas
Celle qui peut-être ne saurait pas
Celui qui sait et ne sait pas
Et qui me dit : « Salut! Je pars à Utopia! »
Mes amis et moi on se superficialise
Pour oublier qu’on alimente un monde en crise
On s’prostitue à coup d’autos, d’sécurité, de bungalows
On vote pour un pantin qui nous jure qu’on est tous égaux
Qui est chef de compagnie?
Qui est chef de mon pays?
Qui est chef de compagnie?
Qui est chef de mon pays?
Et dans leur matière grise
Les décideurs jubilent à trop comprendre
Qu’ils ont pourri les fruits
L’indigestion acquise
On rêvera sans rien attendre
Qu’un paradis
À Utopia, y a pas de problème…
À Utopia…
Y a personne !
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3. |
Les anges misérables
03:16
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LES ANGES MISÉRABLES
Des siècles de douleurs pour en arriver là
Des rats bouffant rois pour donner aux enfants
Tous leurs droits, tous leurs droits
D'bouffer ceux qui n'en ont toujours pas
Transactions de crises d'infantiles occiden -
taux qui misérisent anges du Sud, d'Orient
Quel doux confort, quel doux confort
Sur ces enfants de l'effort
Sur ces anges qui s'empirent
Leurs ailes sous nos empires
Résignés, ils soufflent en un soupir:
« Autant nous emporte le vent »
J'en dirais d'nous tout autant!
Où vont ces souris dont pas une seule ne rit?
Petites filles travaillant de l’aube à la nuit
Innocentes, innocentes
Dans un bagne où rien n'y gagnent
Elles tissent leurs ennuis de leurs doigts faits pour jouer
Des livres, des tapis, pour des Cosettes gâtées
Jusqu'au soir, jusqu'au soir
Puis s'endorment avant l'espoir
Et ces anges s'empirent
Leurs ailes sous nos empires
Résignés, ils soufflent en un soupir:
« Autant nous emporte le vent »
J'en dirais d'nous tout autant!
Trois cent mille Gavroches du monde n'ont jamais - non! -
Joué aux soldats d'plomb pour la mauvaise raison
Qu'ils ont aux mains, qu'ils ont aux mains
Ont aux mains de vrais canons
Ils chantent et mitraillent pour dieux ou présidents
Deux types de canailles qu'on couvre d'uniformes blancs
Voici leur corps, voici leur sang,
Mangez, buvez à la mémoire...
De ces anges qui s'empirent
Leurs ailes sous nos empires
Résignés, ils soufflent en un soupir:
« Autant nous emporte le vent »
J'en dirais d'nous tout autant!
Et ces anges s'empirent
Leurs ailes sous nos empires
Dégoûté, je souffle en un soupir
Dites-moi vous, papas, mamans,
Et si c'étaient vos enfants?
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4. |
Je banalise
03:18
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JE BANALISE
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout du monde ne sera jamais assez loin pour moi
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout de mon nez est bien assez loin comme ça!
Le SIDA, la famine, ces maux qui ravagent l’Afrique
N’sont que des mises en scène pour nous soutirer quelques larmes
Car c’est notoire, notre argent qui part là-bas revient vite
En contrats lucratifs pour nos fabricants d’armes
Je banalise, je banalise, je banalise tout
La misère noire ne sera jamais assez nèg’ pour moi
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout de mon nez est bien assez loin comme ça!
On nous martèle que l’Asie se développe tellement
Que l’effet de serre s’en trouvera multiplié par cent
Moi je dis : pas de panique! Ce n’est qu’l’histoire qui se répète
Un Grand Bond en avant pour que la machine pète!
Je banalise, je banalise, je banalise tout
La fin du monde ne sera jamais assez loin pour moi
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout de mon nez est bien assez loin comme ça!
Guérilla colombienne, crise économique argentine
Les USA, le FMI surveillent nos intérêts
Car l’Occident sniffe ou détrousse l’Amérique latine
A coup d’dettes nationales, c’que l’on colonise bien!
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Les pays pauvres ne seront jamais assez pauvres pour moi
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout de mon nez est bien assez loin comme ça!
Que de futilités au Moyen-Orient
Les gens se cassent, se kamikazent, se massacrent à tous vents
Israël livre sa culture aux Palestiniens ignares
Second mur des lamentations contre les fous qui s’égarent
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout d’la marde ne sera jamais assez loin pour moi
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout de mon nez est bien assez loin comme ça!
Les belles personnes ont la vie facile, on leur accorde tout
L’effort, c’est pour les laids, on leur dit : « Hop! Rhabillez-vous! »
Moi-même qui suis fier et laid, je préfère les beaux
C’est vous dire l’avantage qu’ont ces jolis bestiaux
Ah! Si les filles sont belles
C’est selon les goûts, la vision, l’éclairage, la boisson
Mais ah! Si l’on reste fidèle
C’est selon les occasions
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Les jolies gueules ne seront jamais assez loin pour moi
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout de mon nez est bien assez loin comme ça!
La vie n’est que cul et argent pour lesquels on travaille
J’ai fait des plans d’carrière qui n’ont pas vu l’jour une seconde
Mais qu’importe ma fortune, si je peux avoir quelques ouailles
Pour continuer d’répandre ma connerie sur le monde
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout de ma vie ne s’ra jamais assez loin pour moi
Je banalise, je banalise, je banalise tout
Le bout de mon nez est bien assez loin comme ça!
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5. |
Bonne année
04:03
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BONNE ANNÉE
Vingt-huit décembre avant dix heures
Dîner des fêtes entre copains
On oublie un moment l'malheur
Le mauvais sort du quotidien
Petite bouffe, rires et bon vin
On s'offre un moment de détente
L'instant d'après, c'était certain
Y a l’huissier qui se présente:
« Ah ah ah! Monsieur Fauché?
Je viens saisir la bonne entente
Tous vos biens meubles, tout vot' bien-être
Doivent maintenant être mis en vente. »
Les camionneurs embarquent tout
En bons salariés nonchalants
Et v'là l'créditeur qui s'en fout
De m'voir à la rue pour le Nouvel An!
On a tous nos misères
Chacun quotidiennement
Mais, étonnant, l'calvaire
Me tombe dessus pour le Nouvel An!
Bonne année!
« Tous les hommes naissent libres et égaux »
C'peut être vrai mais ça n’dure pas longtemps
C'est vite réglé par le magot:
Combien d'argent ont tes parents?
Pis encore
Pierre était pourtant d'bonne famille
Mais y a été tout foutre en l'air
Quand y a perdu sa belle Camille
Dans un accident ferroviaire
Pis d'mandez à Patrice...
Même si l'argent fait pas l'bonheur
J'vous jure qu'ça l'aiderait en maudit
A payer l'remède pour son coeur
Pis d'rassasier son appétit
T'as pas encore compris?
C'est maintenant qu'tu t'en aperçois
Vaut mieux être riche et en santé
Que pauvre et malade comme toi
T'as mal géré ta liberté
Meilleure chance la prochaine vie!
On a tous nos misères
Chacun quotidiennement
Mais, étonnant, l'calvaire
Me tombe dessus pour le Nouvel An!
Bonne année!
« Pis si un jour j'ai de l'argent
J'en donnerai à tous mes amis. »
Du moins, c'est c'que disait Laurent
Avant qu'y parte pour Paris
Mais depuis qu'y est plus avec nous
P.D.G. d'une grosse compagnie
Y nous a pas envoyé d'sous
Y crève de rire, on meurt d'envie
Mais c'est vrai que
La vie d'big-shot, c'est don' terrible
Lorsque tes employés sont cons
Lorsque les syndicats te criblent
Avec leurs mille et une questions:
« S'cusez-moi d'vous déranger mais j'pourrais-ti vous prendre…
Une part de dinde pis d'atocas? »
Pardon si j'vous ai importuné
J'ai la tête vide comme l'estomac
M'as vous souhaiter...
D'l'argent pis d'la santé!
Ouais. SENTEZ jusqu'à quel point...
On a tous nos misères
Chacun quotidiennement
Mais, étonnant, l'calvaire
Me tombe dessus pour le Nouvel An!
Bonne Année!
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6. |
C'est en devenir
02:17
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C’EST EN DEVENIR
C’est en forgeant qu’on devient forgeron
C’est en priant qu’on devient prieur
C’t en dirigeant qu’on devient directeur
C’t en conduisant qu’on devient conducteur
C’t en agressant qu’on devient agresseur
Et c’est en mentant…
Qu’on d’vient politicien
Oh oui! Politicien.
Oh non! Politichien.
C’est en partie qu’on devient partisan
C’est en courant qu’on devient courtisan
C’est en jouant qu’on devient jouvence
C’est en naissant qu’on devient essence
C’est en aidant qu’on devient d’adon
C’est en épatant…
Qu’on fait patate
Vous m’épatâtes!
Mes chères patates!
C’est en minant qu’on devient minable
C’est en dictant qu’on devient diktat
C’est enchanté qu’on devient chantage
C’t en polisson qu’on devient polichier
C’est en saignant qu’on devient seigneur
Et c’est en trichant…
Qu’on devient trrrrrrrrrrriche!
Ah oui! Vraiment triche!
Foutrement triche!
Fichtrement triche!
Extrêmement triche!
Par le truchement
De celui qu’est pas triche
Mais moi, je m’en triche!
Richement triche…
Trichement…
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7. |
Fait d'été
04:16
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FAIT D’ÉTÉ
Jolies jambes que j’aime vont joliment miennes
Période post-thé verveine
Sur le trottoir tâtonné d’été
Nos sandales sans casse-pieds
Le soleil glousse son salut aux souvenirs
À ceux qui se sont tus ceux à sourire
Ceux à sourire
T’avais donné ton nu -
méro sans attendre
La main tendue
Tu avais pris mon nu -
méro sans me prendre
Bien entendu
L’oubli bien établi au creux d’une épaule
Un dodu bonheur y fait son nid
Qu’on songe sans attendre qu’on prétend sans attente
Pour pas se faire chasser du lit
Ça sent tant le printemps quand on y danse
Des papillons blasés pataugent dans le thé de ma panse
T’es de ma danse
T’avais donné ton nu -
méro sans attendre
La main tendue
Tu avais pris mon nu -
méro sans me prendre
Bien entendu
Ne pas parler d’un passé qui se repasse en passe-passe
Une mèche dorée des yeux verts pour changer
Je ne sais pas si c’est possible mais je me tais
Tu souris
T’as tout dit
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8. |
La valse de Paris
04:59
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LA VALSE DE PARIS
Didier nous a tant joué
Les valses et les javas
La rue Saint-Denis dev’nait la Seine,
Le P’tit Bar une péniche
À l’abri des grands froids
On s’est dit : « Pour un an, pourquoi pas? »
On débarque à Paris
À deux dans un taudis
On se trouve bien loin des cartes postales
Montmartre est toujours gris
Plus personne ne sourit
Et c’est encore plus loin d’Montréal
Mais on y était prêt
Je chante l’hiver allègre
Puis on s’dit qu’y aura toujours juillet
Et lorsqu’arrive juillet
Not’ rue pue le vinaigre
Les touristes sont des mouches et les Champs-Élysées sentent le miel
C’est la valse de Paris
Dont tout le monde aurait envie
Et qui n’existe plus ou plus ou moins depuis mille neuf cent j’sais plus quoi
Les vieux y sont perdus
Plus d’enfants dans les rues
Paris-Désillusion pour tous et surtout petits couples pas d’ici
Avec une valse musette
Par Sacha et sa fillette
Dans l’métro, on est loin des guinguettes
Et dans leur cuisinette
Moscou est tout jauni
Sur une carte postale de Youri
À Barbès, y a l’Afrique
Marché noir, marché gris
Seul celui qui empoche est chez lui
Moi j’y passe en vélo
J’aime le bruit et l’odeur
Mais paraît qu’y en a que ça écœure
C’est la valse de Paris
Dont tout le monde aurait envie
Et qui n’existe plus ou plus ou moins depuis mille neuf cent j’sais plus quoi
Les vieux y sont perdus
Plus d’enfants dans les rues
Paris-Désillusion pour trois générations qu’on ne croit pas d’ici
Y a not’ voisin Bernard
Qui est célibataire
C’est pas pour lui faire aimer l’hiver
Il travaille comme un fou
À vivre sur ses trois sous
Pour s’payer des vacances au mois d’août
Et puis Bernard en plus,
Dit qu’y s’prend pas la tête
Le soir, en bas, au Café d’Yvette
Y court après l’boulot, après l’métro
Pour jouer le décontracte à l’apéro
Métro, boulot, apéro, dodo
Métro, boulot, apéro, dodo
À quelques variations près…
La connerie nous rend tous égaux!
C’est la valse de Paris
Dont tout le monde aurait envie
Et qui n’existe plus ou plus ou moins depuis mille neuf cent j’sais plus quoi
Les vieux y sont perdus
Plus d’enfants dans les rues
Paris-Désillusion pour tous et surtout célibataires endurcis
Comment ç’a pu évoluer ainsi ?
Montmartre et Saint-Germain n’ont pas fait de petits
Comment la Ville Lumière a perdu l’feu sacré?
Se mettre à avoir horreur de tous les flons flons
De la valse musette et de l’accordéon
On l’a pris à la lettre,
Mon Dieu, quelle déception!
Brel doit se retourner dans sa bière!
Ma blonde et moi on est
V’nus valser par ici
C’était pas pour jongler jour et nuit
Entre des morts-vivants
Et des cadavres exquis
Tapir dans l’ombre la poésie
Y a des klaxons, des cris
Mais y a aussi des gens
Qui font tout pour qu’ça change aujourd’hui
Ils composent des refrains
Qui remplacent les niaiseries
Qu’on s’invente pour vivre cons comme on vit
Ils espèrent que bientôt
On chante à not’ raison
Que not’ cœur lui fait révolution!
C’est la valse de Paris
Ma blonde et moi on a envie
Qu’elle résonne à nouveau sur les av’nues avant deux mille je sais pas quoi
Avant qu’on soit vieux ou perdus
Que les enfants ne s’en souviennent plus
Paris, remets ta robe et invite Montréal à danser la java!
Et Dakar, Santiago, Marrakech,
La Habana, Varsovie, Bucarest,
Yaoundé, Abidjan, et Addis-Abeba,
Helsinki, Shanghai, et Roma
Et Baghdad, Kaboul, Pyongyang, New York
Singapour, Wellington et Bangkok
Beyrouth, Salvador, Mumbay, Kiev et puis Vienne
Katmandou, Hanoi, Jérusalem…
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9. |
Métropole de la solitude
04:01
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MÉTROPOLE DE LA SOLITUDE
Je vis dans une ville
Une cité remplie de gens
Tous empilés bon gré, mal gré, chacun sur l'autre
L'odeur qui s'en dégage - ma foi!
Écoeure ceux qui y passent mais moi
J'y reste depuis longtemps, j'm'y suis bien habitué!
On dit que certains s'y détestent
On dit que d'autres s'y aiment aussi
Si vous m'aviez d'mandé, pour ma part j'aurais dit
Que l'ignorance d'autrui qui y prévaut
Empêche la collision de tant d'ego
Tel est le lot d'l'indifférence
Métropole d'la condescendance
Maintenant que la paix est assurée
Je peux marcher bon an, mal an
En n'craignant qu'une minorité de délinquants
Car les agents d'la paix sauront
User d'leurs méthodes subtil'ment
Pour ram'ner à l'ordre les derniers sacripants inconscients
On dit que certains récalcitent
On dit que d'autres comprennent très vite
Si vous m'aviez d'mandé, j'vous aurais répondu de suite
Que d'taper trop fort sur des têtes chauffées
Atrophie dang'reusement leurs bonnes idées
Tel est le lot d'l'abus d'pouvoir
Métropole d'la force dérisoire
Dans ma belle société de rêve
Chacun y cherche, et c'là sans trève,
Un but, une utopie perdue pour oublier qu'on est cocus
Portés aux nues, roulés par terre,
Cocus d'la vie, cocus d'un pair,
Ou bien - l'auriez vous cru ? - cocus d'un cul!
On dit que certains se masturbent
On dit que d'autres traînent dans les clubs
Si vous m'aviez d'mandé, je vous aurais tout expliqué
C'est que messieurs, dans notre pantalon
Se dresse l'instrument d'nos motivations
Et c'est qu'mesdames, sous votre chemisier
Se trouvent les atouts pour nous faire marcher
Tel est le lot de la nation
Métropole de la perversion
Maintenant que l'on sait qui court pour qui, qui court pourquoi
Il ne reste plus qu'à s'demander
Comment tout c'là est arrivé?
Comment une espèce qui s'bat contre elle-même
Et qui pollue son eau, son air
A pu survivre à la traversée du désert?
On dit que certains recherchent la vérité
Que d'autres n'y trouvent que des faussetés
Si vous m'aviez d'mandé, j'vous aurais déclaré
Qu'expliquer cette réalité d'enfer
Est aussi simple que d'garder les deux pieds sur mer
Tel est le lot des questionnements
Métropole du "jamais content"!
C'est pour oublier cette réalité
Qu'il y a la douceur du foyer
Entrer dans la torpeur en s'enfermant à double-peur
Mais dans la Métropole de l'abandon
Y a pas d'condition du même nom
On possède tous un ami...
...chère télévision!
On dit qu'certains n'regardent que des feuilletons
Les autres, l'bulletin d'information
Cette fois de m'quémander
Ne m'aurait, certes, pas fait bouger
C'est qu'le soir, écouter l'film de minuit
M'empêche de m'sentir trop seul dans mon lit...
Tel est le lot d'la multitude
Métropole de la solitude
C'est qu'le soir écouter l'film de minuit
M'empêche de faire des pipis dans mon lit
Bonne nuit, n'rêvez pas trop à cette démence
Car demain la course à l'impossible recommence
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10. |
Mon Maroc
06:27
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MON MAROC
L’aventure en guise de départ
Une dernière bouteille sous la pluie
T’es avec moi pour passer l’cap
Après Tanger tu s’ras r’partie
Des heures de ce commun voyage
Tenter d’apprendre un peu la vie
Timides caresses de paysages
Première des africaines nuits
Par toi le Nord qui sent l’Espagne
Le Sud qui de nous deux s’évoque
Tout ça pour moi c’est du Maroc
Tes yeux au lit faisant sourire
Voient au jour jeune mes mains se tendre
Pour saisir d’un geste impossible
Tes courbes qui s’offrent sans se vendre
Dans cet oasis d’un instant
Notre bonheur est un oubli
Qu’à dix mètres de nos deux corps
Des mains n’échangent que du cambouis
Nos doigts qui jouent l’adieu facile
D’autres faits de bric et de broc
Tout ça aussi c’est mon Maroc
Ici les enfants rêvent d’être grands
Les grands rêvent de l’Occident
Et l’Occident rêve d’une plage
De chameaux d’épices et d’enfants
Un touriste qui n’veut pas l’paraître
L’habitant lui fait le prix fort
L’un magasine la joie de l’autre
Parole d’argent contre cheveux d’or
Si le safran a bon odeur
On peut sentir l’arnaque au troc
Ça aussi parfois c’est du Maroc
Puis stupeur dans la médina
À la télé non loin de là
Deux cousins se refont la guerre
Chars kamikazes et lance-pierres
Chacun cherche sa Terre Promise
L’homme réclame justice pour ses frères
Sa femme peut rester au logis
Elle n’est pas au programme des affaires
Espérant l’jour où y s’ra elle
Le monde se joue au tic tac toc
En attendant vit le Maroc
Et vivent aussi…
Le vent du désert comme un fouet
Des rythmes chauds qui goûtent le sable
Une famille qui sur moi miserait
Un mariage pour le Nouveau-Monde
Seul le Nord leur semble souhaitable
Et j’m’en vais l’Atlas sous le bras
Vers un trop Gran Muchedumbre
Une ferraillerie comme du Saura
Des enfants me vendent du métal
Shoukrane petit, je vais r’passer
Inch’ Allah Inch’ Allah Inch’ Allah
Comme toujours Inch’ Allah
Terminus je dois redescendre
Sur terre convoitée d’España
Achèvent tranquillement mes vacances
Au pays d’ceux qui n’en ont pas
Le bateau en guise de départ
Mes souvenirs sont sous la pluie
Là, y a longtemps qu’t’as r’passé l’cap
J’irai te chanter c’est promis
Mes blues qui sentent le Gibraltar
Un trip déjà d’une autre époque
Jusqu’au revoir c’est mon Maroc
C’est mon Maroc
Jusqu’au revoir
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11. |
Via con me
03:19
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VIA CON ME
(Paolo Conte)
Via, via, vieni via di qui,
Niente piu` ti lega a questi luoghi,
Neanche questi fiori azzurri...
Via, via, neanche questo tempo grigio
Pieno di musiche e di uomini che ti son piaciuti.
It's wonderful, it's wonderful, it's wonderful
Good luck my babe, it's wonderful
It's wonderful, it's wonderful, I dream of you...
Via, via, vieni via con me
Entra in questo amore buio, non perderti per niente al mondo...
Via, via, non perderti per niente al mondo
Lo spettacolo d'arte varia di uno innamorato di te,
It's wonderful...
Via, via, vieni via con me,
Entra in questo amore buio pieno di uomini
Via, via, entra e fatti un bagno caldo
C'e` un accappatoio azzurro, fuori piove un mondo freddo,
It's wonderful...
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12. |
Pizzicommunicazione
05:56
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|||
Pizzicomunicazione
(J-F Lessard)
Che ti chiami Italia
O che ti chiami Vanessa
I problemi son’ gli stessi
I problemi son’ gli stessi
Per poter’ comunicare
O per potere parlare
Con la Francia o con Héléna
I Zingari o i fratelli
I problemi son’ gli stessi
I problemi hanno tutti
La stessa sporca fonte
Non sappiamo parlarci
Che si parli deglo stato
Che si parli della gente
I capi hanno tutti
Un orgoglio grosso cosi
E questo tanto quanto
Son’ capo dello stato
Che capo della famiglia
O capo della Mafia
I problemi son’ gli stessi
I problemi hanno tutti
La stessa sporca fonte
Non sappiamo comunicare
Durante un anno normale
Te vai molto piu affanculo
Che da girare nel’ mondo
Non sappiamo andarcene!
Per la vita intera
Dobbiamo sempre spiegarci
Pero nessuno ascolta
Nessuno vuole sapere
Degli altri, della gente
Di tutto lo che che non c’e nostr’ piccol’ ombelico
Per questo almeno facciamolo ballare!
I problemi sono gli stessi
I problemi hanno tutti
La stessa strana fonte
Nostra facoltà de dimenticare...
Pero tu,
Non ti dimenticare
Perché tu sai parlarmi
Con la tua lingua
Con il tuo cuore
Con tuoi due grossi...
Occhi
Occhi
Okay! Adesso, te lo dico...
Pero tu
Amore mio
Tu mi parli
Come nessuno – certo!
E lo sai
E lo sai
Perché sai troppo... come manipolare le mie emozioni!
Per questo – a volte!
Preferisco bere.
Nostri problemi sono gli stessi
Pero c’e una soluzione
Questa vecchia buona idea
Da parlarsi con la musica!
Pizzicomunicazione, pizzicarella...
Na ni na ni na ni na… Bello l’ammore, bello l’ammore
Na ni na ni na ni na… Bello l’ammore, e chi lo sape fa
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